• Dernier jour à Phnom Penh

     

     

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    ça y est, on y est, mon dernier jour à Phnom Penh ! Priorité ce matin, imprimer mon billet d'avion. Je voulais aussi imprimer mon "visa" australien (en fait plus une autorisation d'entrer sur le territoire qu'un vrai visa, c'est juste pour la forme : êtes vous une criminelle qui venez en Australie pour faire du trafic de peau de kangourou et pour s'installer à vie dans une barque de la barrière de corail? Non. Ok : entrée sur le territoire australien accepté!), mais je l'ai pas reçu, mince, je sais pas si c'est le formulaire de demande que j'ai envoyé la semaine dernière qui ne leur est pas parvenu où si ça traîne pour recevoir le mail... Du coup, je commence à me rendre compte que le formulaire n'a pas dû partir, sinon, j'aurais déjà une réponse, j'en renvoie un mais mon avion décolle demain, c'est un peu tendu. Ben, j'espère que je l'aurais à temps, je l'ai déjà fait y a deux ans et ça avait pris que 2 jours... Pour mon billet, après deux tentatives où les ordis des cyber café (qui n'ont de café que le nom puisqu'il s'agit que d'ordinateurs!) ne lisent ou n'impriment pas les pdf, je trouve une petite boutique de photocopie/d'impression/etc et après avoir changé deux fois d'ordi et d'imprimante, on y arrive! Cool, maintenant je vais pouvoir profiter de la ville.

     

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    102Je commence par le marché couvert, immense marché que je n'avais pas eu le temps de faire la dernière fois. Je vadrouille, achète un souvenir. Juste devant le marché, je tombe sur le tournage d'un film, réalisateur, caméraman, preneur de son... toute une équipe américano-cambodgienne est là, ça tourne, ça coupe, ... je reste un bon moment à regarder tout ça, je me lance et je vais demander ce qu'ils tournent, c'est un film sur je sais pas quoi, qui raconte une histoire sur un fond de trafic de drogue au Cambodge. Je crois. J'ai pas tout compris. Là, ils font une des dernières scènes, je pense que c'est un film qui finit bien parce que les deux

    102 personnages sont très émus et contents et soulagés, je crois. Je suis pas sur d'avoir compris. Je recroise toute l'équipe une heure plus tard, à l'intérieur du marché, ils tournent une scène qui ne me dévoile pas l'intrigue du film : une fille en pyjama marche tout doucement dans 

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    l'allée principale du marché, le regard droit devant elle. En tout cas, c'est cool, de voir comment ça se passe! Je continue et je trouve enfin quelque chose que je cherchais depuis le Vietnam :  des Jack Fruits !!! (en fait, entre temps, j'ai appris qu'en français c'était des fruits qui s'appellent jaque ou un truc dans le genre, moi je connaissais pas et bah, c'est trooooooop bons ! )

     

     

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    "resto" de rue avec chaises playmobil, c'est là que j'ai bien souvent mangé ce mois-ci...

     

     

     

    102  Bon, la photo est nase, mais à 5 seconde prés, j'avais la pochette d'album des Beatles traversant l'Abbey Road, j'ai pas eu le temps de dégainer l'appareil !

     


      

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    Après le marché, je vais me balader dans les quartiers du centre ville que j'avais préféré, je m'offre une dernière noix de coco chez Fat Mama, puis je remonte au nord de la ville au bord du fleuve et redescends par les grandes artères, qui s'illuminent à l'approche de la nuit... et de Nöel! En tout cas, j'aurais bien vadrouillé aujourd'hui !! Je retourne acheter à manger au même endroit qu'hier soir et je rentre.                                                               Après

     

     

     

                                 J102. 18 décembre, dernier jour à Phnom Penh                     102                                  

                                                                  Pendant                                                                         Avant

     

     

    Les Khmers Rouges

     

    Les Khmers rouges sont, à la base, les communistes cambodgiens. Mais le mouvement devient de plus en plus radical. Déjà avant la guerre, ils avaient parfois recours à des méthodes (passages à tabac, "disparitions" ...) et magouilles douteuses mais le secret qui entouraient leur organisation, leurs membres et même leur véritables idéologie, empêchait de se rendre compte de la réalité de la situation. Pendant la guerre, ils se montrent sans pitié et commencent à imposer leurs plans dans les zones qu'ils "libèrent". 

     

    Quand ils prennent le pouvoir en 1975, ils sont devenus puissants notamment "grâce" aux bombardements américains qui "obligent" une grande partie de la population à rejoindre leur rangs afin de mettre fin à la guerre et virer les américains et le régime de Lon Nol qui les accueille. A partir de là, tout est bon pour imposer leur pouvoir, à commencer par l'évacuation forcée des villes, plus difficiles à contrôler, tuant les gens qui ne veulent pas quitter leurs maisons. 

    Puis le régime des Khmers Rouges, avec à sa tête Pol Pot, s'impose : une dictature d'une extrême violence qui veut créer une société communiste autarcique et purgée de toute éventuelle opposition, ce qui conduit à l'extermination des minorités, des soit-disant espions, des vietnamiens, des anciens membres de l'administration de Lon Nol, des riches ... les intellectuels, expatriés, moines, sont envoyés en camp de travail. Les cambodgiens sont dépossédés de leur terre, de leur religion, de leur culture et de leur vie familiale, la terreur impose en effet une vie quotidienne (travail, repas et logement) par groupe qui empêchent toute intimité, et impose une mise en commun du peu de ressource dont dispose le pays, les Khmers Rouges font exprès de laisser la famine s'installer afin de mieux asservir le peuple. La police secrète déporte, torture, extermine ... 

    Tout ceux qui cherchent à s'opposer à Pol Pot et ses hommes, même au sein des Khmers Rouges, sont tués. Mais à massacrer les cambodgiens d'origine vietnamienne , à inciter à la haine raciale et à essayer de récupérer le delta du Mékong, Les Khmers Rouges se mettent à dos le Vietnam qui informe le monde entier de ce qu'il se passe au Cambodge et surtout envahit le Cambodge en 1979, mettant fin au régime des Khmers Rouges, forcés de fuir. 

     

    Le mouvement des Khmers Rouges continue pourtant d'exister, en exil, il bénéficie de l'appui de la Chine, des Etats Unis, du Royaume Uni,... bref tout le monde soutient les Khmers Rouges face aux méchants vietnamiens qui ont envahis le Cambodge. On est en pleine guerre froide et les Vietnamiens sont communistes (très liés à l'URSS, qui les aident à résister). Les Khmers Rouges essaient de montrer une meilleure image et de faire semblant d'évoluer depuis que les massacres ont été révélés au monde. Ils y arrivent pas mal, l'ONU les soutient malgré tout.

    Pendant 5 ans, les vietnamiens occupent le Cambodge et les KR tentent de reprendre leur pouvoir grâce à l'aide internationale (merci la jugeote occidentale! Et si on soutenait des dictateurs responsables de milliers de morts civils? Ah bah oui, si les russes les aiment pas, bah nous, on les aime, les ennemis de mes ennemis sont mes amis ... bravo !!!), en fait plusieurs mouvements cambodgiens tentent de reprendre le pouvoir et virer les vietnamiens du pays et donc l'Aide Internationale essaie de sortir un gouvernement de tout ça. A la fin de la guerre froide, l'URSS n'aide plus les vietnamiens, ils se retirent du Cambodge. Mais les Khmers Rouges continueront encore à faire la guerre à l'armée régulière du Cambodge pendant plusieurs années ...

    C'est en 1997 que la fin des KR est officiellement annoncée : à force d'assassiner tout le monde, même ses proches, Pol Pot, dans un état de santé très mauvais, est lui même en danger, il fuit (dans un hamac tellement il peut plus marcher), c'est la fin des KR.

    Le régime khmer rouge a causé au minimum (on ne saura jamais vraiment, ça doit être beaucoup plus) la mort de plusieurs centaines de milliers de Cambodgiens, on évalue le nombre de victimes à environ 1,7 million, soit plus de 20 % de la population de l'époque. 

     

     

     

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    La rencontre du jour : la vendeuse d'une boutique avec qui on a regardé le tournage du film, un petite jeune très sympa, qui a toujours vécu à Phnom Penh et qui travaille là depuis plusieurs années. On a papoté voyage, elle n'est jamais sorti du Cambodge et me pose pleins de questions sur mon voyage...

     

    La musique du jour :   

     

     

     


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